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Un nouveau climat de dialogue s’instaure entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique
Dernière mise à jour : 19 mars 2018
Je crois que le bilan de ce voyage est un bilan essentiellement positif, et les sentiments que j’éprouve sont donc évidemment de gratitude au Seigneur pour m’avoir accompagné au cours de ces journées. Nous avons pu réaliser le programme qui avait été établi, avoir les rencontres prévues, et je dois dire que ces rencontres – tant au niveau des autorités civiles, avec le président Poutine et avec le ministre des affaires étrangères M. Lavrov, qu’avec, ensuite, les sommets de la hiérarchie de l’Église orthodoxe russe, c’est-à-dire le patriarche Kirill et le métropolite Hilarion – ont été caractérisées par un climat de cordialité, d’écoute, de respect. Je les définirais comme des rencontres significatives et également constructives. Je pense devoir mettre l’accent précisément sur ce terme : « constructifs ». Bien sûr, il y a eu également la partie de la rencontre avec la communauté catholique. Surtout grâce aux entretiens et au dialogue que nous avons eus avec les évêques à la nonciature, il a été possible de connaître de plus près la réalité, la vie de la communauté catholique en Russie, ses joies, ses espérances, mais également les défis et les difficultés qu’elle doit affronter. Il a été possible également de représenter ces dernières, et de les exposer aux autorités.
J’en cite une parmi tant d’autres : le thème de la restitution de certaines églises qui avaient été confisquées à l’époque du régime communiste et pour lesquelles aucune restitution n’avait encore été faite, face aux nécessités de la communauté catholique de disposer de lieux de cultes adéquats. Je dirais donc qu’à la fin, cela a été un voyage utile, un voyage intéressant. Ce fut un voyage constructif.
Avez-vous déjà eu l’occasion de parler avec le pape François du voyage ? Que pouvez-vous nous dire de votre entretien ?
Oui, naturellement, dès mon retour, j’ai parlé au Saint-Père pour lui présenter un compte rendu synthétique tant des contenus que des résultats du voyage, et je lui ai transmis également les salutations qui m’ont été confiées par toutes les parties que j’ai rencontrées, l’affection et la proximité de la communauté catholique, les saluts respectueux des autorités. Je me souviens que le président Poutine – je crois que cela a été également enregistré dans la partie publique de la rencontre – a souligné précisément le souvenir vivant qu’il garde de ses rencontres avec le pape François, en 2013 et en 2015. Et je me souviens du salut fraternel également du patriarche Kirill. Bien sûr, le pape s’est réjoui de ces impressions, de ces résultats positifs que je lui ai transmis ; comme nous le savons, le pape – il l’a répété également en cette circonstance – est très, très attentif à toutes les occasions de dialogue qu’il peut y avoir, il est très attentif à valoriser toutes les occasions de dialogue qui existent et est très heureux lorsque des progrès sont accomplis dans ce sens.
Quels ont été les principaux thèmes abordés lors de la rencontre avec le patriarche Kirill ?
Je dirais que fondamentalement, nous nous sommes arrêtés sur ce nouveau climat, cette nouvelle atmosphère qui règne dans les relations entre l’Église orthodoxe et l’Église catholique ; un climat et une atmosphère qui se sont instaurés au cours des dernières années et qui ont eu naturellement un moment particulièrement significatif et de forte accélération également grâce à la rencontre de La Havane entre le patriarche et le pape (1), à laquelle a fait suite cet événement. J’ai véritablement perçu de la part des interlocuteurs orthodoxes qu’ils ont été frappés par l’expérience de la visite des reliques de saint Nicolas de Bari à Moscou et à Saint-Pétersbourg, mais dans le sens où ils ont été touchés par la foi et par la religiosité du peuple. Il a été souligné également que de nombreux Russes qui appartiennent à la tradition orthodoxe mais qui ne fréquentent pas, les non-pratiquants, se sont rapprochés à cette occasion de l’Église. Cela a été un événement véritablement grandiose tant en ce qui concerne ses dimensions – on parle de deux millions et demi de fidèles s’étant déplacés pour vénérer les reliques – qu’en ce qui concerne l’impact de foi et de spiritualité que cet événement a eu.
