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Le vote musulman en Russie : analyse pré-élection

Lors des élections qui se sont tenues depuis la fin de l’URSS, les électeurs musulmans ont massivement participé au scrutin comme en témoigne le taux de participation dans les régions où réside une importante communauté musulmane. Toutefois, en Russie, comme en France d’ailleurs, il n’y a pas de déterminant islamique dans le choix des électeurs. Ces derniers ne sont pas que musulmans et prennent en compte d’autres facteurs que l’islam avant de mettre leur bulletin dans l’urne. En Russie, depuis la fin de l’époque soviétique, les électeurs musulmans ont partagé leurs suffrages entre le candidat du pouvoir et celui du Parti communiste avec une préférence notable pour le premier lors des élections qui se sont déroulées après la fin de la guerre en Tchétchénie. Reste que les choses pourraient changer et qu’une partie de la communauté musulmane pourrait s’abstenir cette année. Ce phénomène qui inquiète au plus haut point les autorités s’explique par plusieurs raisons.
L’orthodoxie quasi-religion d’État Selon la Constitution, la Russie est un pays laïc où l’Église et l’État sont séparés. Pratiquement, le rôle de plus en plus important de l’Église à la fois dans l’État et dans la société, incarnée par le patriotisme orthodoxe, nouvelle idéologie dominante qui au demeurant s’est montrée fort agressive pendant la campagne, n’a pas plu à la communauté musulmane. Certes, le président sortant Vladimir Poutine a inauguré en 2015 la grande mosquée de Moscou construite en partie grâce à l’argent des monarchies du Golfe, il félicite les musulmans à chaque grande fête et ne perd pas une occasion de les flatter en rappelant « la contribution inestimable de la communauté au développement de la Russie ». Toutefois, ces derniers ne sont pas dupes comme le montre le silence assourdissant des autorités religieuses musulmanes pendant la campagne. Par ailleurs, l’immixtion du pouvoir dans les affaires religieuses de la oumma au moyen de larges subventions aux institutions coraniques qui forment des imams à « un euro-islam plus ouvert et plus tolérant », alors que les salafistes majoritaires dans le Caucase sont réprimés, a de quoi provoquer la nervosité des musulmans.
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