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L’Eglise chrétienne au Maroc, du IIe siècle à aujourd’hui

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Avant la conquête arabe, le Maroc était animiste, juif et chrétien. La présence du christianisme en Afrique du Nord est avérée dès la fin du IIe siècle où l’on en retrouve des traces antiques à Tanger (Tingis), Asilah (Zilis), Ceuta (Septem), Larache (Lixus), Tétouan (Tamuden-sis) et  Salé (Salensis)... Un certain nombre de théologiens berbères furent des figures importantes dans le développement du christianisme occidental.


En particulier, l'évêque Donatus Magnus qui fut le fondateur d'un groupe chrétien connu sous le nom de donatistes. L'Église catholique du IVe siècle qualifiait les donatistes d'hérétiques, et la dispute a mené à un schisme dans l'église, divisant les chrétiens libyques.

Ces derniers seront farouchement combattus par un autre personnage berbère des plus illustres: Augustin d'Hippone, dit Saint Augustin, originaire de la ville algérienne d’Annaba. L’exégète et historien belge Robert Joly le décrivait ainsi: «De tous les pères de l'église, Saint Augustin était le plus admiré et le plus influent au Moyen Age. Augustin était un étranger, un Nord-Africain natal dont la famille n'était pas romaine, mais berbère. Il était un génie, un géant intellectuel».


Après l’implantation de l’islam au Maghreb, des petites communautés chrétiennes ont subsisté jusqu’au XIIIe siècle, en certains lieux, malgré la disparition progressive de la hiérarchie ecclésiastique. En 1219, du vivant même de Saint François d’Assise, les premiers Franciscains entrèrent au Maroc à la demande du Sultan de Marrakech pour assurer la liberté de culte de ses captifs.  En 1225, le Saint-Siège nommait, pour les territoires sous domination almohade, un évêque dominicain.


Du XIVe au XVIIe siècle, les missionnaires espagnols continuèrent à exercer leur apostolat parmi les captifs chrétiens. Avec le protectorat, l'Église catholique se développera rapidement non sans quelques batailles internes entre les territoires sous domination espagnole et ceux sous le joug français. En 1923, Pie XI créa 2 Vicariats apostoliques: un avec siège à Rabat, pour la zone française, et un autre à Tanger, pour la zone espagnole et la zone internationale de Tanger.

Les deux églises avaient pour consignes strictes d’éviter tout prosélytisme. En 1955, 200 églises ou chapelles étaient à la disposition des 500.000 Européens du Maroc. Une neutralité qui ne sera rompue qu’une seule fois, dans l’Histoire, lorsque l’évêque de Rabat Mgr Lefèvre, publiera une lettre soutenant les efforts d’indépendance du Maroc. Il y plaida pour un nécessaire respect des volontés du peuple marocain à sa souveraineté. 


Le Sultan Mohammed V, lui-même, approuvera la lettre et invita Mgr Lefèvre à la Fête du Trône le 18 novembre 1952 où il revendiqua l’indépendance. Un événement particulièrement important de l’histoire de l’Église au Maroc et du dialogue islamo-chrétien fut la visite du Pape Jean-Paul II à Casablanca le 19 août 1985 avec sa mémorable rencontre à Casablanca avec 80.000 jeunes Marocains au stade Mohammed V.


Mais ces années 1975 à 1990 virent aussi le départ massif des chrétiens et celui de nombreuses congrégations religieuses du Maroc, de nombreuses églises furent fermées, parfois démolies ou vendues, la plupart du temps remises au domaine privé de l'État.


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