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En RDC, les chrétiens victimes de la guerre civile

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Les récents assassinats et enlèvements de prêtres et les souffrances des fidèles font partie intégrante du conflit qui dure depuis 1993.

Assassinats, disparitions, enlèvements : en République démocratique du Congo (RDC), la vie des prêtres ressemble aujourd’hui à un cauchemar. Deux prêtres catholiques ont été agressés la semaine dernière dans l’extrême ouest du pays par une dizaine d’hommes cagoulés, certains en tenue militaire, selon l’agence Fides. Les attaques contre les membres du clergé se multiplient ; ces agressions surviennent une semaine après l’assassinat du prêtre Étienne Nsengiyumva à la sortie de son église dans l’est de la RDC, et l’enlèvement d’un autre abbé trois jours plus tôt, libéré contre rançon dans le territoire voisin de Rutshuru. « Le clergé est presque protégé dans la société congolaise, mais lorsque la violence atteint son paroxysme, même lui n’est pas épargné. C’est le cas aujourd’hui », décrit au micro de RFI Omar Kavota, directeur exécutif du Centre d’étude pour la promotion de la paix, de la démocratie et des droits humains.

En 2016, l’Église avait pris position contre le président Joseph Kabila, qui refuse de quitter son poste bien que son mandat soit officiellement terminé. Après avoir joué un rôle de médiateur, l’institution ecclésiastique congolaise a mobilisé les gens en organisant des marches de protestation, ce qui a fait des chrétiens une cible du gouvernement. « Nous sommes devenus la cible de leur terreur. Des prêtres sont fréquemment molestés, insultés, même à travers les médias de l’État, brutalisés, arrêtés en plein exercice de leurs services pastoraux », a dénoncé l’abbé Jean-Marie Konde en janvier, pendant une cérémonie en réaction à la répression des marches chrétiennes.

Avec plus de 80 millions de fidèles, l’Église s’est imposée comme l’un des seuls contre-pouvoirs réels face au dirigeant. « Il est temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systémique, que les médiocres dégagent et que règnent la paix, la justice en RDC », avait déclaré en janvier le très influent archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo. Fin 2017, alors que la commission électorale congolaise avait annoncé la tenue d’élections présidentielles en 2018, sept personnes ont été tuées lors de rassemblements organisés par les catholiques du Comité laïc de coordination, et une centaine de personnes, dont des enfants de chœur, ont été arrêtées. Elles réclamaient une assurance que le président sortant ne se représenterait pas et la fin des violences qui ébranlaient déjà le pays. Depuis ces manifestations, le pouvoir ne recule devant rien pour faire taire les contestations, appliquant une répression sanglante : les forces congolaises n’hésitent plus à tirer à balles réelles sur les fidèles et à interrompre les célébrations à coups de gaz lacrymogènes. Ce fut le cas en janvier et février, avant de nouvelles marche. On déplorait dans la première au moins sept morts, dont une religieuse, une cinquantaine de blessés et une centaine de personnes arrêtées, dont douze religieux, d’après l’Association congolaise à l’accès à la justice (ACAJ).

(Pour mémoire : Prêtre kidnappé en RDC : les ravisseurs exigent une rançon de 500.000 dollars)

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