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Être chrétien en Europe de l’Ouest

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La majorité des chrétiens d’Europe sont « non pratiquants » mais ils se distinguent de ceux qui déclarent n’avoir aucune appartenance religieuse par ce qu’ils pensent de Dieu, des musulmans et des immigrés, et du rôle de la religion dans la société.

L’Europe de l’Ouest, berceau du protestantisme et cœur du catholicisme durant la plus grande partie de son histoire, est maintenant l’une des régions les moins religieuses dans le monde. Bien que la vaste majorité des adultes soient baptisés, nombre d’entre eux ne se décrivent pas comme étant chrétiens. Certains disent s’être peu à peu éloignés de la religion, d’autres ont cessé de croire en les enseignements prêchés par la religion ou ont pris leurs distances en raison des scandales ou des positions prises par l’Église sur des questions de société, selon la nouvelle enquête majeure du Pew Research Center sur les convictions religieuses et la pratique de la religion en Europe de l’Ouest.

En dépit de cela, la plupart des adultes interrogés se considèrent comme chrétiens, bien qu’ils n’assistent que rarement à des services religieux. L’enquête montre que les chrétiens non pratiquants (dans le cadre de ce rapport, il s’agit de ceux qui s’identifient comme chrétiens mais n’assistent qu’à quelques services religieux par an) représentent la majeure partie de la population dans cette région. Dans tous les pays, à l’exception de l’Italie, ils dépassent le nombre de chrétiens pratiquants (ceux qui déclarent assister à des services religieux au moins une fois par mois). Le nombre de chrétiens non pratiquants dépasse celui des personnes interrogées sans appartenance religieuse (qui s’identifient comme athées, agnostiques ou « rien en particulier » et que nous appellerons les « sans religion ») dans la plupart des pays étudiés.

L’étude du Pew Research Center, reposant sur 24 000 entretiens téléphoniques auprès d’un échantillon aléatoire d’adultes dont environ 12 000 chrétiens non pratiquants, a conclu que l’identité chrétienne est encore un marqueur identitaire important en Europe de l’Ouest, même parmi ceux qui n’assistent que rarement à des services religieux. Il ne s’agit pas simplement d’une identité symbolique sans importance dans la pratique. Au contraire, les opinions religieuses, politiques et culturelles des chrétiens non pratiquants sont souvent différentes de celles des chrétiens pratiquants et/ou des adultes sans appartenance religieuse.

En effet, l’identité chrétienne en Europe de l’Ouest est associée à des niveaux plus élevés de sentiment négatif à l’égard des immigrés et des minorités religieuses. Globalement, ceux qui se disent chrétiens, qu’ils soient pratiquants ou non, sont plus susceptibles d’exprimer une opinion négative à l’égard des immigrés, des musulmans et des juifs, que ceux qui n’ont aucune appartenance religieuse.

Par exemple, en France, 45 % des chrétiens pratiquants déclarent que l’islam est fondamentalement incompatible avec la culture et les valeurs françaises, comme le font environ le même pourcentage de chrétiens non pratiquants (41 %). Mais moins d’adultes sans appartenance religieuse (20 %) déclarent que l’islam est fondamentalement incompatible avec la culture et les valeurs de leur pays. Des tendances similaires sont observées dans toute la région en ce qui concerne les tenues que les femmes musulmanes peuvent porter en public, avec les chrétiens plus susceptibles que les « sans religion » de dire que les femmes musulmanes ne devraient pas être autorisées à porter des vêtements religieux.

Les attitudes des chrétiens pratiquants à l’égard du nationalisme diffèrent également de celles des chrétiens non pratiquants et de celles des personnes sans appartenance religieuse. Les chrétiens non pratiquants sont moins susceptibles que les pratiquants d’exprimer des opinions nationalistes. Ils sont tout de même plus susceptibles que les « sans religion » de dire que leur culture est supérieure aux autres et qu’il faut avoir des ancêtres dans le pays pour vraiment partager le sentiment d’identité nationale (il faut avoir des ancêtres espagnols pour être réellement Espagnol, par exemple).

En France, par exemple, près de sept chrétiens pratiquants sur dix (72 %) déclarent qu’il est important d’avoir des ancêtres français pour être « vraiment français ». Parmi les chrétiens non pratiquants, 52 % sont de cet avis, ce qui est tout de même plus que les 43 % d’adultes français sans appartenance religieuse qui déclarent qu’avoir une origine familiale française est important pour être vraiment français.

L’enquête, qui a été menée à la suite de la récente vague d’immigration en Europe en provenance de pays majoritairement musulmans, comprenait de nombreuses autres questions sur l’identité nationale, le pluralisme religieux et l’immigration.

La plupart des Européens de l’Ouest se disent prêts à accueillir des musulmans et des juifs dans leur quartier et dans leur famille, et la plupart rejettent les déclarations négatives à l’égard de ces groupes. Et, globalement, une majorité des personnes interrogées a déclaré que les immigrés étaient honnêtes et travailleurs.

Mais une tendance générale et constante émerge : Les chrétiens, qu’ils soient pratiquants ou non, sont plus susceptibles que les adultes sans appartenance religieuse en Europe de l’Ouest d’exprimer des opinions anti-immigration, anti-minorités et nationalistes.

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